Pour le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), le djihad est désormais aussi économique. Le mercredi 3 septembre, la filiale sahélienne d’Al-Qaida, dirigée par le Malien Iyad Ag Ghali, annonçait qu’elle instaurait un blocus sur les villes de Kayes et Nioro du Sahel, dans l’ouest du Mali, et qu’elle y interdisait l’entrée de carburant depuis les pays voisins que sont la Mauritanie, le Sénégal, la Guinée et la Côte d’Ivoire.
Dans les jours qui ont suivi, des camions et camions-citernes ont été incendiés, des routiers sénégalais ont été enlevés (avant d’être finalement libérés au bout de quarante-huit heures), la route reliant Bamako à Ségou a été temporairement bloquée et des bus de la compagnie Diarra Transport – accusée par les djihadistes de collaborer avec la junte du général Assimi Goïta – ont été attaqués, la poussant à annoncer la suspension de ses activités. Depuis, et malgré la mise en place d’escortes militaires, des dizaines d’autres camions-citernes ont été brûlés les 13 et 14 septembre sur la route entre Kayes et Bamako.