L’attaque israélienne, le 9 septembre, contre des responsables du Hamas à Doha, qui a fait six morts selon les autorités qataries, a provoqué une onde de choc dans toute la région et ravivé la crainte à Ankara d’un net regain de tension avec Tel-Aviv. Le président Recep Tayyip Erdogan a immédiatement dénoncé cette frappe comme une violation du droit international et appelé l’émir Tamim Ben Hamad Al Thani pour lui exprimer sa solidarité. Surtout, la presse progouvernementale turque a laissé entendre qu’une confrontation directe avec Israël pourrait désormais passer du domaine théorique au plan pratique. Une frappe ciblée du même type sur le sol turc n’étant plus à exclure.
Depuis des années, des dizaines de dirigeants politiques du Hamas en exil partagent leur temps entre le Qatar et la Turquie. Selon plusieurs informations non confirmées, certaines personnalités de l’organisation visées à Doha s’étaient d’ailleurs rendues dans la capitale qatarie depuis la Turquie pour participer à des discussions sur un cessez-le-feu à Gaza. « A la suite de l’attaque, il est même probable que certains membres du Hamas passeront encore plus de temps en Turquie », souligne Ezgi Akin, spécialiste de la Turquie au sein du média en ligne Al-Monitor.