Une morsure qui coûte cher. Le XV de France féminin se savait au pied d’une montagne face aux favorites Anglaises devant leur public, samedi 20 septembre en demi-finale de la Coupe du monde de rugby (16 h 30, heure de Paris), mais la pente s’annonce d’autant plus rude que les Bleues seront privées de plusieurs de leurs joueuses. La troisième ligne Axelle Berthoumieu a été suspendue pour neuf matchs, mardi 16 septembre, par la World rugby, la Fédération internationale, pour avoir mordu une joueuse irlandaise lors du quart de finale, dimanche (18-13). Egalement citée pour un placage haut dans les ultimes minutes de la rencontre, la cocapitaine tricolore, Manae Feleu, sera suspendue pour au moins deux matchs, et manquera la fin de la compétition. Quant à la demi d’ouverture Lina Queyroi, non remise d’une commotion, elle sera également privée de terrain.
Suspendue la veille, les deux joueuses avaient fait appel de leur sanction – concernant sa durée –, et si Axelle Berthoumieu a vu sa peine réduite (de douze à neuf rencontres), Manae Feleu n’a pas eu le même sort, voyant sa suspension pour deux matchs confirmée. Le geste de la troisième ligne, qui a mordu une adversaire au bras lors d’un ruck, est passé inaperçu pendant la rencontre, mais des images ont émergé par la suite.
Assurant que son « geste n’a rien à faire sur un terrain de rugby », Axelle Berthoumieu avait accepté, lundi, le principe d’une sanction, reconnaissant sur Instagram avoir « perdu son sang-froid » et a présenté « ses excuses sincères » à Aoife Wafer – dont l’avant-bras se souvient de sa dentition –, à toute l’Irlande et à ses partenaires. Des « aveux », associés à un « casier judiciaire vierge », des « remords et des excuses publiques », qui ont convaincu la commission d’appel de réduire sa suspension – qui aurait pu aller jusqu’à 18 matchs.
Reste que l’équipe de France devra se heurter aux redoutables Red Roses sans plusieurs de ses armes. Des Anglaises invaincues depuis la dernière finale de Coupe du monde, en 2022 – soit une série de 31 victoires –, face à qui les Bleues avaient bu la tasse à deux semaines du Mondial (6-40). « Apprendre qu’on a deux filles potentiellement suspendues, alors qu’on termine la compétition, c’est toujours compliqué. On ne souhaite ça à personne », a regretté, mardi en conférence de presse, la cosélectionneuse du XV de France, Gaëlle Mignot, – avant la publication des sanctions.
Sans pour autant excuser le geste d’Axelle Berthoumieu. « C’est quelque chose qu’on ne cautionne pas du tout. Ce genre de comportement n’est pas admissible sur un terrain de rugby (…). Clairement, elle a eu un moment où… où elle a perdu pied », a poursuivi l’ancienne internationale. Pour autant, le XV de France fait front autour de sa joueuse, qui comme Manae Feleu, reste dans le groupe jusqu’à la fin de la compétition. « Axelle regarde l’Angleterre sous tous les angles, et elle va pouvoir contribuer d’une autre manière », a précisé Gaëlle Mignot.
Sans trois de ses titulaires, la mission sera rude, samedi à Bristol (Royaume-Uni), pour espérer empêcher les Anglaises de rallier Twickenham pour « leur » finale. « Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts. Et je crois que le groupe a envie de se resserrer là-dessus », a conclu la cosélectionneuse.