Le street art abidjanais est en mouvement. Littéralement : en plus des classiques graffitis sur les murs de la capitale économique ivoirienne, les peintures s’étalent à l’envi sur les carrosseries des véhicules de transport collectif, gbakas et woros-woros. Cette forme d’art très particulière est bien connue des automobilistes, à qui elle offre une distraction bienvenue dans les inévitables embouteillages d’Abidjan. Elle permet aussi de prendre le pouls des tendances de la métropole, puisqu’elle représente souvent les portraits de célébrités en vogue, artistes et footballeurs.
Les plus grosses pièces sont réservées aux gbakas, des minibus à la vaste carrosserie blanche, connus pour leurs « apprentis » agrippés aux portes ouvertes et risquant leur vie à chaque virage. Côté sport, l’éternel Didier Drogba a laissé la place aux stars de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2024, les attaquants Sébastien Haller et, surtout, Simon Adingra. Côté musique, le roi disparu du coupé-décalé DJ Arafat règne toujours en maître, suivi du chanteur congolais Fally Ipupa et du rappeur ivoirien Didi B, concurrencés depuis quelques mois par la nouvelle superstar de la drill ivoire, Himra. Hors des portraits, on retrouve des motifs variés : des emblèmes de clubs de football, le drapeau américain, des aigles, des lions…