En joaillerie, la broche désuète a réussi, ces cinq dernières années, une remontada inattendue. Oiseau pavé chez Tiffany, panthère aux taches d’onyx chez Cartier, papillons en argent sculpté chez Buccellati… Ces motifs empruntés à une ménagerie haut de gamme, qui ont connu leur heure de gloire il y a quelques décennies place Vendôme, refont surface. Dans les années 1950, Van Cleef & Arpels avait particulièrement accompagné ce mouvement, avec sa faune en or jaune piquée de pierres : écureuils en corail, biches aux yeux d’émeraude ou encore volatiles en billes de turquoise.

Arborer un animal totem se faisait déjà dès la Rome antique. La broche dite « zoomorphique » servait alors d’attache aux vêtements : façonnée en or, en argent ou en bronze, parfois émaillée, elle pouvait figurer des lièvres, des dragons, des loups, des chevaux. Ces derniers mois, ce sont les maisons de mode qui traduisent à leur tour ces accessoires à épingler sur l’étoffe dans des versions plus abordables et à l’effigie d’une mascotte. Ainsi, d’un nounours chez Max Mara (choisi en référence aux manteaux duveteux de la griffe), d’une grenouille prête à bondir chez Bottega Veneta ou d’un chat blanc sophistiqué à gros yeux bleus chez Valentino, nouveau fétiche de la marque décliné notamment en broche brodée de perles.

Même Lacoste, d’ordinaire porté sur le classique polo en coton, s’essaie au vestiaire du soir, agrafant à ses vestes des bijoux dorés tintinnabulants parmi lesquels le crocodile emblématique de l’équipementier… Dans le genre, Dior va plus loin encore. Depuis son introduction, en 2002, par Hedi Slimane, alors directeur artistique de la ligne masculine, une abeille s’est imposée avenue Montaigne, empruntée à l’emblème impérial napoléonien, en usage de 1804 à 1814. On peut ainsi trouver aujourd’hui, au sein de l’offre permanente de Dior, une veste noire classique en laine vierge et à double bouton, vendue avec sa broche abeille en laiton, palladium et cristaux fixée sur le revers.

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