Niché derrière la gare de King’s Cross, à Londres, Coal Drops Yard est un néoquartier de brique et de verre où se côtoient appartements de luxe et bureaux de géants de la tech, tels que ceux de Google et Meta. Pas vraiment le cœur du Londres contestataire. Pourtant, depuis le week-end du 6 septembre, deux manifestants – un Français et un Néerlandais – ont posé leurs chaises de camping face aux bureaux de DeepMind, le laboratoire d’intelligence artificielle (IA) de Google, sous le regard médusé des agents de sécurité privés du quartier.
Michaël Trazzi et Denys Sheremet font le pied de grue, avec une revendication : « Nous voulons que Demis Hassabis, le PDG de DeepMind, interrompe le développement de ses modèles d’IA les plus avancés, en accord avec les autres entreprises du secteur », explique M. Trazzi, un ancien étudiant de l’école d’informatique 42.
Inspirés par Guido Reichstadter, un militant qui a commencé une grève de la faim devant les locaux d’Anthropic, un autre mastodonte de l’IA, sis à San Francisco (Californie), les deux jeunes hommes ont aussi cessé de se nourrir. M. Trazzi a interrompu sa grève de la faim au bout de sept jours, mais demande toujours un entretien avec M. Hassabis.