« Tu me donnes la bénédiction, mon petit père ? » Aux abords de la paroisse Notre-Dame de Caacupé de la Villa 21-24, dense quartier populaire dans le sud de Buenos Aires, le prêtre Lorenzo « Toto » de Vedia est régulièrement interpellé par les habitants. Depuis vingt-six ans, il vit sur place, comme les quelque 80 curas villeros (« curés des bidonvilles ») à travers l’Argentine faisant le vœu, depuis la fin des années 1960, de résider au plus près de la réalité des fidèles.

Dans ce quartier, la pauvreté est structurelle, « il y a beaucoup de consommation de drogues et des personnes qui ont un emploi mais un salaire qui n’est pas à la hauteur », décrit le religieux. Une situation qui est, selon lui, le résultat « d’un Etat qui a abandonné ses responsabilités, en premier lieu l’accompagnement des plus vulnérables », poursuit-il en référence au gouvernement de l’ultralibéral Javier Milei, au pouvoir depuis décembre 2023.

Au fil des mois, le dialogue des curas villeros avec l’exécutif s’est tari. Face à un gouvernement qui maintient le cap de la discipline budgétaire, les voix se multiplient au sein de l’Eglise catholique pour alerter sur les conséquences des coupes claires. Avant les élections législatives partielles du 26 octobre, à fort enjeu pour le parti présidentiel, La Libertad Avanza (LLA), qui cherche à étendre son assise au sein d’un Parlement où il est en minorité, Lorenzo « Toto » de Vedia n’hésite pas à transmettre sa pensée, depuis l’autel. « Je sensibilise le cœur de ceux qui votent, je dis l’importance des politiques au service de ceux qui sont dans le besoin », décrit-il, sans citer Javier Milei. Le prêtre s’est récemment rendu à une manifestation hebdomadaire en défense des retraités.

Recomendar A Un Amigo
  • gplus
  • pinterest
Commentarios
No hay comentarios por el momento

Tu comentario