Oscillant entre déluge et sécheresse, le cycle de l’eau est « de plus en plus perturbé et extrême », ce qui donne lieu à des répercussions en cascade, constate l’Organisation météorologique mondiale (OMM), dans un rapport publié jeudi 18 septembre.
L’année dernière, qui a été la plus chaude jamais enregistrée, seul un tiers des bassins fluviaux de la planète ont présenté des valeurs « normales », tandis que toutes les régions glaciaires ont subi des pertes dues à la fonte, souligne l’agence des Nations unies.
Par ailleurs, le bassin amazonien et d’autres régions d’Amérique du Sud, ainsi que l’Afrique australe, ont subi une grave sécheresse, alors que les conditions étaient plus humides que la normale dans d’autres régions, notamment dans certaines zones d’Afrique, d’Asie et d’Europe centrale.
« Les ressources en eau de la planète sont soumises à une pression croissante et, parallèlement, l’intensification des phénomènes extrêmes liés à l’eau a des répercussions de plus en plus importantes sur les vies et les moyens de subsistance », commente la secrétaire générale de l’OMM, Celeste Saulo, dans un communiqué.
Pour la troisième année de suite, les scientifiques ont enregistré une fonte généralisée dans toutes les régions glaciaires. « Au total, 450 gigatonnes ont été perdues, soit l’équivalent d’un énorme bloc de glace de 7 km de haut, 7 km de large et 7 km de long, ou de quoi remplir 180 millions de piscines olympiques », précisent-ils. Cette quantité d’eau ajoute environ 1,2 mm au niveau de la mer en une seule année, accroissant le risque d’inondation pour des centaines de millions d’habitants des zones côtières.
La zone tropicale de l’Afrique a pâti en 2024 de précipitations exceptionnellement fortes, qui ont causé environ 2 500 décès et entraîné le déplacement de 4 millions de personnes. L’Europe a, elle, connu ses inondations les plus importantes depuis 2013, tandis que l’Asie et le Pacifique ont subi des précipitations record et des cyclones tropicaux, qui ont fait plus de 1 000 morts, selon l’OMM.
Ces six dernières années, seul un tiers environ des bassins hydrographiques ont connu des conditions de débit normales par rapport à la moyenne de la période 1991-2020. Les deux autres tiers ont eu trop ou trop peu d’eau, ce qui met en évidence « un cycle hydrologique de plus en plus perturbé ».
Selon l’ONU, 3,6 milliards de personnes ont un accès insuffisant à l’eau au moins un mois par an. Leur nombre devrait dépasser 5 milliards d’ici à 2050.