Le ciel leur est tombé sur la tête. Parmi les favoris de la compétition, les volleyeurs français rentrent à la maison avant même les huitièmes de finale du Mondial aux Philippines. Lors de leur troisième et dernier match de poules, les hommes d’Andrea Giani ont été battus, jeudi 18 septembre, à Quezon City, par l’Argentine au tie-break (26-28, 23-25, 25-21, 25-20, 12-15). Un peu plus tôt dans la journée, la Finlande a dominé la Corée du Sud en quatre sets (25-18 25-23 17-25 25-21) et termine première du groupe. Finlandais et Argentins sont donc qualifiés.

Avec deux défaites pour une seule victoire en phase de groupes (contre la modeste Corée du Sud), les Bleus passent à la trappe. C’est la première fois qu’une telle mésaventure leur arrive depuis les Jeux olympiques de 2016. Il faut remonter à 1982 pour trouver trace d’une sortie de route aussi précoce de la France dans un Mondial.

Cette élimination étant pourtant prévisible, dans la mesure où la France avait été battue au tie-break (19-25, 25-17, 27-29, 25-21, 9-15) par les Finlandais, seulement vingtièmes au classement mondial, mercredi.

« C’est difficile pour moi de parler tant ce match a été difficile, a déclaré Andrea Giani, le sélectionneur de l’équipe de France, au micro de L’Equipe TV. Chaque set a été extrêmement serré. L’Argentine a bien joué, mais nous avons été capables de revenir. C’est le volley-ball ! »

Pour ce sommet de la poule C entre la France, double championne olympique, et l’Argentine, neuvième nation au classement mondial, l’Araneta Coliseum de Quezon City, une enceinte qui peut accueillir jusqu’à 14 000 spectateurs, n’était qu’à moitié pleine. Les Argentins avaient une revanche à prendre sur des Français, qui les avaient battus en trois sets en demi-finales du tournoi olympique de Tokyo, en 2021.

D’une grande intensité, la rencontre a opposé deux sélections qui se connaissent bien et se ressemblent. Comme les Français, les Argentins misent sur une défense agressive pour faire déjouer leurs adversaires.

L’équipe de France est beaucoup mieux entrée dans le match qu’elle ne l’avait fait deux jours plus tôt contre la Finlande. Les retours de blessure du central Nicolas Le Goff et du réceptionneur-attaquant Trévor Clévenot, ainsi que la réaction d’orgueil de leur leader Earvin Ngapeth, passé à travers face aux Finlandais, ont permis aux Bleus de hisser leur niveau de jeu.

Face à eux, l’équipe d’Argentine, en feu, a récité ses gammes. Luciano De Cecco (37 ans), le passeur vétéran aux mains de fée, et ses smasheurs Luciano Palovsky, Loser Agustin et Pablo Kukartsev, ont dicté le tempo. Souvent dépassés au contre, les Français ont bien obtenu trois balles de set dans la première manche, mais ont laissé passer leur chance, et ce sont les Argentins qui ont conclu sur leur première occasion.

Dans le deuxième set, Andrea Giani a tenté de brouiller les cartes en faisant entrer Théo Faure à la place de Jean Patry au poste de pointu et Benjamin Toniutti à la place d’Antoine Brizard à la passe. Des changements qui n’ont pas porté leurs fruits en raison de la faiblesse persistante du contre tricolore. Les Argentins ont empoché le deuxième set sur un service dans le filet d’Earvin Ngapeth, pourtant considéré comme l’un des meilleurs au monde dans cet exercice.

Plus que jamais au pied du mur, les Bleus ont enfin réagi dans le troisième set. Enervés à la suite d’une erreur d’arbitrage, Barthélémy Chinenyeze et Théo Faure ont sonné la révolte. La fin de la manche a été houleuse, car les Argentins ont été sanctionnés pour ne pas avoir respecté leurs positions sur le terrain, offrant une balle de set aux Français. Une passe à une main dans le dos réalisée par Luciano De Cecco, adepte du volley-ball champagne, a fait lever les spectateurs de l’Araneta Coliseum, mais la France a profité d’une faute argentine au service pour revenir à deux sets à un.

Dans le quatrième set, Barthélémy Chinenyeze, blessé, a dû quitter ses partenaires, mais Antoine Brizard a enfin retrouvé son service. Fatigués, les Argentins ont raté quelques engagements, ce qui a permis la France de se détacher, portée par la grinta de Yacine Louati, de Théo Faure et de Nicolas Le Goff.

Dans le tie-break, la tension a atteint son paroxysme. Les attaques tricolores se sont brisées sur le mur argentin. Trévor Clévenot a retardé l’échéance, mais un smash dans la figure de Théo Faure a laissé à terre le pointu de l’équipe de France et a donné deux points d’avance aux Argentins, qui ont conclu sur leur seconde balle de match. Au sol, Antoine Brizard a laissé échapper quelques sanglots.

Cette élimination de la France, l’un des favoris du tournoi, avant les huitièmes de finale, est une nouvelle surprise dans un Mondial qui n’en manque pas. L’Italie, l’un des grands favoris, a été battu par la Belgique, 17e mondial, tandis que le Japon, autre favori, a été éliminé dès la phase de poules après avoir perdu contre la Turquie et le Canada.

Recomendar A Un Amigo
  • gplus
  • pinterest
Commentarios
No hay comentarios por el momento

Tu comentario