Vingt-cinq ans plus tard, José Mourinho boucle la boucle. Un quart de siècle après avoir dirigé pour la première fois une équipe sur le banc de touche à l’Estadio da Luz, José Mourinho va reprendre les rênes d’un Benfica Lisbonne en plein doute, a annoncé le club, jeudi 18 septembre. L’entraîneur portugais, 62 ans, a paraphé son contrat avec l’actuel 4e de la Liga Nos, le championnat d’élite du Portugal, jusqu’en 2027.

Il succède à Bruno Lage, remercié après la défaite surprise (2-3) subie à domicile par les Lisboètes face aux Azéris de Karabagh en Ligue des champions, mardi. « Nous comptons évidemment avoir samedi à Vila das Aves un nouvel entraîneur sur le banc » pour le match de la 5e journée de championnat contre le club AVS, promettait Rui Costa, président du club et ancien international portugais, en conférence de presse dans la nuit.

La déconvenue contre Karabagh a agi comme un électrochoc. Devant son public, Benfica a dilapidé en une soirée l’avance acquise dès le premier quart d’heure (2-0) pour s’incliner face au champion d’Azerbaïdjan. Une gifle pour un club présent sans interruption en Ligue des champions depuis dix ans et qui a atteint le stade des quarts de finale en 2022 et en 2023.

Le président du Benfica joue gros. En faisant le choix audacieux de faire revenir José Mourinho, il réaffirme l’ambition continentale du club, le plus titré du Portugal, mais tente également de rallumer la ferveur des supporteurs autour d’une personnalité charismatique, habituée à concentrer l’attention médiatique.

Son premier passage sur le banc du club de la capitale portugaise n’était pourtant pas resté dans son histoire : il avait été limogé après une dizaine de matchs à la fin de l’année 2000, avant de rebondir à Leiria et de construire sa légende au FC Porto. Outre la Ligue des champions et la Coupe UEFA remportées avec ce club en 2003 et 2004, José Mourinho a remporté une autre Ligue des champions avec l’Inter Milan (2010), la Ligue Europa avec Manchester United (2017) puis la Ligue Europa Conference avec l’AS Roma (2022), offrant son premier titre européen au club italien. C’est le premier entraîneur à avoir remporté les trois grands trophées du continent.

Mais le prestige de son palmarès ne masque pas les doutes. À 62 ans, Mourinho n’est plus le stratège novateur qu’il fut. Ses passages récents à Tottenham (2019-2021), à la Roma (2021-2024) puis à Fenerbahçe l’ont montré plus défensif encore, avec des approches parfois considérées comme trop prudentes ou dépassées par la modernisation tactique du football européen, de plus en plus tourné vers le pressing, le jeu de possession et les transitions rapides. Celui qui se surnomme lui-même « The Special one » a été licencié par le club stambouliote fin août après avoir échoué à le qualifier pour la Ligue des champions contre… Benfica.

Le club lisboète fait donc un double pari : capitaliser sur l’aura et l’expérience au plus haut niveau européen de son entraîneur, tout en espérant que celui-ci retrouve le succès. José Mourinho est attendu dès samedi, à Vila das Aves, pour une première sortie scrutée dans un championnat où Porto et le Sporting, respectivement premier et deuxième, paraissent mieux armés pour l’emporter. La prochaine rencontre de Ligue des champions du club prendra également des airs de retrouvaille : Benfica affrontera Chelsea, club avec lequel Mourinho a été trois fois champion d’Angleterre (2005, 2006 et 2015), à Londres, le 30 septembre.

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