Au lendemain des menaces proférées par Vladimir Poutine contre l’Europe, en marge des négociations sur la guerre en Ukraine, le président russe est attendu en majesté en Inde, les 4 et 5 décembre pour le 23e sommet annuel Inde-Russie. Dîner privé, banquet officiel, réunions bilatérales et discours devant des chefs d’entreprise, la réception promet d’être fastueuse. Le locataire du Kremlin, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale ne sera pas inquiété sur le plan judiciaire, l’Inde n’étant pas membre de l’institution.
Cette visite, la première depuis le début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine en 2022, intervient dans un contexte géopolitique marqué par de fortes tensions entre Narendra Modi et le président américain, Donald Trump, et par des pressions occidentales pour que l’Inde demande à Vladimir Poutine de mettre fin à la guerre. Le président américain a imposé, en août, des droits de douane de 50 % sur les exportations indiennes, en invoquant, notamment, les achats de pétrole russe par New Delhi.
Pour l’Inde, recevoir Vladimir Poutine est une manière de réaffirmer son autonomie stratégique et de ne pas se laisser dicter ses choix diplomatiques par les Occidentaux. Ces derniers tentent, en vain, de convaincre le premier ministre indien de cesser de s’approvisionner en pétrole auprès des Russes et de financer ainsi la guerre de Moscou contre l’Ukraine. Les deux plus gros acheteurs de brut russe, l’Inde et la Chine, ont permis au président russe de supporter sans trop de dommages les sanctions européennes.