Les organisateurs du Festival de Flandre, un événement musical annuel organisé à Gand, en Belgique, ont annulé, mercredi 10 septembre, la venue de l’Orchestre Philarmonique de Munich, dirigé par le chef israélien Lahav Shani. Evoquant « la situation inhumaine actuelle » à Gaza et soulignant qu’« elle entraîne aussi des réactions émotionnelles dans notre société », les organisateurs ont jugé « non souhaitable » que le concert prévu le 18 septembre ait lieu. Ils ont aussi estimé que le chef d’orchestre, même s’il prône « la paix et l’apaisement », n’a pas « suffisamment clarifié » son attitude à l’égard du « régime génocidaire » israélien. La direction du festival évoque par ailleurs des raisons de sécurité, le concert menaçant d’être perturbé par des activistes propalestiniens, très actifs à l’université de Gand.
Soutenue par Caroline Gennez, la ministre régionale flamande de la culture, et Astrid De Bruycker, adjointe au maire de Gand, deux élues socialistes, la décision du festival a, en revanche, été vivement critiquée par le premier ministre fédéral, Bart De Wever, et le ministre-président de la Région flamande, Matthias Diependaele. Ces deux responsables du parti Alliance néoflamande (N-VA, droite nationaliste) ont usé des mêmes adjectifs (« irréfléchie et irresponsable ») pour qualifier l’annulation du concert. Pour M. De Wever, Lahav Shani a été écarté sur la base de sa seule nationalité et on ne pouvait exiger de lui qu’il consigne par écrit ses convictions. Le ministre des affaires étrangères, le centriste francophone Maxime Prévot, a également jugé « excessive » la décision des organisateurs.