On l’avait aperçu au Festival de Cannes, en mai, lors d’une rencontre en soutien à Gaza, avant de le retrouver le soir du palmarès, recevant le Prix du jury (ex-aequo) pour son quatrième long-métrage, le fulgurant Sirat, road-movie tourné dans le désert du Maroc avec Sergi Lopez et une bande de teufeurs – le prix était partagé avec Sound of Falling, de l’Allemande Mascha Schilinski.

Le 24 mai, lors de la cérémonie de clôture, le grand public découvrait Oliver Laxe, réalisateur franco-espagnol, né en 1982 à Paris. Silhouette XXL, élégance minimaliste, cascade de cheveux bruns au milieu du dos, discours pacificateur. Ajoutons un langage créatif : il parle bien français, tout en inventant des mots tirés de l’espagnol. Chauffeur de taxi devient « taxiste », oracle « oracule », etc.

Le cinéaste a quelque chose d’un thérapeute, qui dit vouloir « prendre soin des spectateurs », en les amenant à « regarder à l’intérieur d’eux-mêmes » – sirat, en arabe, renvoie à l’image d’un pont que l’on traverse pour accéder au paradis. « J’ai pratiqué diverses psychothérapies, basées notamment sur la mémoire du corps et des douleurs passées. Je suis d’une génération sans référence spirituelle. J’ai vécu des moments de désarroi, de vide. L’art m’a un peu réchauffé le cœur », explique le réalisateur, qui a grandi à Paris avec ses parents, immigrés espagnols et gardiens d’immeuble dans le 16e arrondissement, avant des études de communication visuelle à l’université Pompeu Fabra, à Barcelone.

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