A l’intérieur d’un cercle délimité par un voile blanc, une installation composée de 16 petites colonnes en bois bien alignées accueille les nouvelles créations de Charlotte Chesnais, disposées sur des gabarits transparents, en écho à une œuvre de l’artiste japonais Hiroshi Sugimoto. En juillet, pendant la semaine parisienne de la haute couture, la créatrice de bijoux a dévoilé sa première collection de joaillerie rue de Valois (Paris 1er), dans ses bureaux épurés et lumineux. Une vingtaine de modèles, fidèles à son esthétique tout en courbes et volutes, sensuelle et graphique, étaient ainsi exposés.

« J’avais ce projet en tête depuis longtemps », indique Charlotte Chesnais, elle qui avait déjà créé par le passé quelques pièces de joaillerie fine, mais jamais une collection complète. Ici, l’or remplace l’argent et le vermeil. Les perles de culture et les diamants ajoutent du relief et permettent de jolis effets de textures et de lumière. De nouveaux modèles ont vu le jour, alors que certains déjà existants – comme la bague Round Trip, best-seller jamais détrôné, désormais sertie de diamants – ont été reproportionnés et enrichis.

« Lorsqu’on travaille un matériau fantaisie, la liberté est totale. On ose, on joue, on expérimente : c’est comme peindre sur une immense toile blanche, explique la créatrice, qui a débuté dans la mode auprès de Nicolas Ghesquière chez Balenciaga. Dans l’univers de la joaillerie, il faut composer des tableaux miniatures tout aussi percutants et séduisants, mais avec des contraintes fortes liées aux matériaux précieux, pour un objet qui coûtera cinq fois plus cher. »

Une expérience « introspective et joyeuse mais également complexe », qui s’accompagne d’un second lancement de ligne pour la marque créée en 2015 : une quinzaine de pièces, notamment ses classiques Binary et Biseau, trouvent désormais leur place sur une silhouette masculine. « Mes designs sont construits autour de la forme et non du genre. Je ne pense pas à la personne qui va les porter quand je les dessine », explique la joaillière, ajoutant que beaucoup d’hommes portent déjà ses bijoux. Les créations de ces deux nouvelles lignes sont éligibles au CC SPA, l’atelier de restauration de la marque – « l’équivalent du pressing ou du cordonnier » – qui permet de restituer l’aspect initial des bijoux, grâce à un rituel d’entretien minutieux.

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