Une course perturbée et des coureurs harassés. La 20e étape de la Vuelta, disputée samedi 13 septembre entre Robledo de Chavela et Bola del Mundo, a ressemblé aux précédentes. En s’imposant au sommet d’une dernière ascension infernale, Jonas Vingegaard a fait un grand pas vers la victoire finale dans ce Tour d’Espagne 2025.
Le Danois s’est offert une victoire en solitaire, devant son coéquipier américain Sepp Kuss (2e à 11 s) et l’Australien Jai Hindley (3e à 13 s). Cinquième de l’étape à 22 s, le Portuguais Joao Almeida a très peu de chance de revenir sur Vingegaard au classement général, où il pointe désormais à 1 m 16 s du leader de la formation Visma-Lease a Bike.
Avant ce dénouement, à une vingtaine de kilomètres de l’arrivée, un groupe de plusieurs dizaines de manifestants propalestiniens a surgi sur le parcours pour tenter d’arrêter les coureurs. La chaussée étant large à cette intersection entre deux routes, les hommes alors échappés (l’Espagnol Mikel Landa, l’Italien Giulio Ciccone, le Colombien Egan Bernal, le Néerlandais Jardi Van der Lee et le Français Bruno Armirail) et le groupe des favoris, qui suivait à environ une minute, ont réussi à poursuivre leur route.
Ce samedi, la 20e étape, longue de 164,8 kilomètres, s’est pourtant déroulée avec des mesures de sécurité renforcées. Quatre cents agents de la Garde civile étaient déployés sur le parcours. Et aucun public n’était présent sur le dernier kilomètre, une étroite bande de terre recouverte d’un béton clair extrêmement rugueux.
Joao Almeida a tenté le tout pour le tout pour essayer de lâcher Jonas Vingegaard dans l’ascension finale. Mais le Danois, d’abord calé dans sa roue, a résisté sans trembler. Puis l’Australien Jai Hindley, en quête de la 3e place, a pris la tête dans Bola del Mundo. Le Britannique Tom Pidcock et Sepp Kuss s’accrochaient, dans des passages à parfois plus de 20 %. Jusqu’à ce que Vingegaard, 2e du dernier Tour de France, porte l’attaque décisive et file vers un succès qui, sauf énorme surprise, lui assure de remporter la Vuelta dimanche, où de nouvelles tensions avec des manifestants sont possibles.
Ce samedi, les organisateurs du Tour d’Espagne ont annoncé dans un communiqué avoir décidé de raccourcir de cinq kilomètres la dernière étape entre Alalpardo et Madrid, sans préciser de raison officielle. Il est fort probable que cela soit pour limiter l’impact de nouvelles manifestations.
Dimanche, 1 100 policiers supplémentaires seront déployés sur le parcours, soit le plus important dispositif de ce type depuis le sommet de l’OTAN à Madrid en 2022, ont précisé les autorités locales, afin de concilier « la sécurité » des coureurs et « le droit légitime de tout citoyen à manifester ».
La Vuelta 2025 a été perturbée quasi quotidiennement par des manifestations propalestiniennes visant en particulier l’équipe Israel-Premier Tech. Ces actions, qui surviennent dans un contexte de grande tension entre Israël et l’Espagne, l’une des voix les plus critiques en Europe sur la situation à Gaza, ont poussé les organisateurs à écourter plusieurs étapes, notamment le contre-la-montre disputé, jeudi, autour de Valladolid.