« Nous avons identifié plus de 50 000 personnes. » L’affirmation, invérifiable, a été postée le 15 septembre sur X par la « Charlie Kirk Data Foundation ». Elle est censée marquer le succès d’un recensement participatif que le compte a encouragé et structuré : une opération de doxxing qui dénonce publiquement les auteurs de messages en ligne semblant se réjouir de la mort de Charlie Kirk, l’influenceur chrétien tué par balle le 10 septembre.

L’initiative fait écho à la rhétorique de Donald Trump et de l’ensemble du camp républicain. Le président américain a continué, le 14 septembre, à rendre hommage à Charlie Kirk et à dénoncer « la gauche » comme seule responsable des violences politiques aux Etats-Unis. En ligne, cette défense de Charlie Kirk a parfois tourné à l’absurde. Sur le média conservateur Fox News, un éditorialiste s’est indigné que Charlie Kirk soit décrit comme « de droite » sur sa page Wikipedia en anglais, soupçonnant des éditeurs de l’encyclopédie en ligne de chercher à nuire à son héritage. Ceci alors que le positionnement idéologique de l’influenceur, notoirement proche de Donald Trump et connu pour ses remarques racistes, misogynes ou islamophobes, comme le rappelait le Guardian, ne souffrait d’aucune ambiguïté.