Considérer le consentement non comme un contrat, mais comme le produit d’un certain rapport à son désir, et, pour cette raison, comme une disposition toujours susceptible d’évoluer, tel est le point de départ de la réflexion que mène Clotilde Leguil dans La Déprise. Le nouvel essai de la philosophe et psychanalyste se présente comme un éloge de la désobéissance intime vis-à-vis de tout destin prédéfini, de toute exigence qui s’imposerait à nous.
Or les relations amoureuses occupent à cet égard une position ambiguë. Si la rencontre, l’« événement amoureux », comme la nomme Clotilde Leguil, « fait surgir une brèche dans le cours des choses », nous libérant des carcans, elle peut aussi être à l’origine d’une forme d’emprise. C’est à ce titre que le livre encourage à la « déprise », dans un double sens : à la fois ce qui nous permet de « consentir à l’imprévisible » de la rencontre, et de ne pas consentir à une relation étouffante.