Ziad Majed est politiste, spécialiste des relations internationales et du Moyen-Orient. Il enseigne à l’Université américaine de Paris. Il a publié plusieurs livres sur la Syrie ou le Liban. Son prochain ouvrage, Le Proche-Orient, miroir du monde. Comprendre le basculement en cours (360 pages, 18,50 euros), doit paraître en octobre aux éditions La Découverte. Pour Le Monde, il livre sa lecture des conséquences de l’attaque d’Israël contre les dirigeants du Hamas installés au Qatar, mardi 9 septembre.

Sa première conséquence est de mettre fin aux tractations en vue d’un cessez-le-feu et d’une libération des otages. D’autant plus que lors du round de négociations en cours, il était question de libérer tous les otages, y compris ceux décédés, et d’un cessez-le-feu de longue durée ouvrant la porte à des négociations pour en finir avec la guerre. Benyamin Nétanyahou a saboté tout cela, sachant que les personnes ciblées étaient les négociateurs du Hamas.

Nous ne savons pas encore de manière précise qui a survécu et qui est mort dans cette attaque. De même, nous n’avons pas encore revu Khalil Al-Hayya ou Khaled Mechaal [deux dirigeants du Hamas et principales cibles d’Israël]. Mais depuis le décès de Yahya Sinouar et de Mohammed Deif, le leadership de l’intérieur du Hamas est anéanti et les décisions se prennent plutôt au niveau des responsables en exil au Qatar ou ailleurs.

C’est la vraie question maintenant, parce que ce raid était un message à ces pays-là : Israël ne se fixe plus de ligne rouge. Or, les Egyptiens et les Turcs sont déjà assez remontés contre ce pays. Les Turcs parce que les Israéliens frappent des bases militaires en Syrie où ils entreposent du matériel pour soutenir l’armée du nouveau régime de Damas.

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