« L’usage inconsidéré du téléphone portable au travail reviendrait à ajouter six jours fériés au calendrier »

L’opération « Portable en pause », qui incite les élèves à se séparer de leur téléphone pendant leur temps de présence au collège, ne semble pas remporter le succès escompté. Mais, pour autant, l’idée de se couper de ce cordon ombilical numérique pendant quelques heures reste loin d’être absurde. La direction générale du Trésor a publié, le 4 septembre, une note qui donne matière à réflexion. L’auteur, Solal Chardon-Boucaud, y évalue les externalités négatives de l’économie de l’attention, celle qui cherche à capter l’intérêt du « lecteur-scrolleur » pour lui vendre un service ou un produit, parfois sans qu’il s’en rende compte.

Cette économie forme le business model de la plupart des plateformes auxquelles nous consacrons, de manière souvent inavouée, une partie de notre temps, y compris pendant les heures en théorie consacrées à gagner notre salaire, note le chercheur. Elle est aussi au cœur de Négligences (Calmann-Lévy, en librairie le 15 octobre), l’enquête que deux économistes, Maya Bacache-Beauvallet et Françoise Benhamou, consacrent à « cette économie de l’inattention », qui se crée sur la capacité à nous détourner de nos occupations.

Mais combien de temps y passe-t-on, exactement ? « Certaines études suggèrent que les salariés pourraient passer entre vingt minutes et deux heures et demie de leur journée de travail à consulter leur smartphone pour des raisons non liées à leur activité professionnelle », répond Solal Chardon-Boucaud, en s’appuyant sur une recension exhaustive de la littérature scientifique.

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