Le corps sans vie du poète et traducteur Ian Monk a été découvert le 19 septembre, chez lui, à Bourges (Cher). Il avait 65 ans. Ian (prononcer « Ih-Yann ») Monk était né le 1er janvier 1960 à Woking, au sud-ouest de Londres. Il avait fait des études de lettres classiques à l’université de Bristol, vécu dans la capitale britannique une jeunesse punk, avant de s’installer à Paris. En 1998, il avait été coopté à l’Ouvroir de littérature potentielle (Oulipo), présenté par son ami l’écrivain américain Harry Mathews avec qui il avait travaillé à l’Oulipo Compendium.
Ian Monk aura traduit Raymond Roussel, Georges Perec, Hugo Pratt, Marie Darrieussecq, Yannick Haenel et ses amis oulipiens, de Jacques Roubaud à l’auteur de ces lignes. En 2004, pour sa traduction de Monsieur Malaussène de Daniel Pennac, il avait reçu le prix Scott-Moncrieff. Il a à son actif des traductions « impossibles », comme celle des Revenentes, ce texte de Georges Perec qui ne comporte comme voyelle que le « e » et dont le titre devient, dans sa version, The Exeter Text. Les Revenentes étant le pendant de La Disparition, qui ne comporte jamais cette même voyelle, on comprendra que Ian Monk ait aussi voulu s’attaquer à cette œuvre célèbre malgré l’existence d’une autre traduction, celle de Gilbert Adair (A Void). Son essai, réussi, porte le titre de A Vanishing.